Comité de quartier Grand Centre

La ville de Limoges organise des comités de quartier.

Nous avons assisté à celui sur le centre-ville. Article de Franck Lagier du 29 novembre 2024.

Voici quelques informations qu’il fallait retenir lors de ce comité de quartier.

1 Merci pour l’arrêté. Tout a plutôt bien commencé pour les élus de la majorité, avec des remerciements lancés par un habitant. « J’habite place de la République. J’ai été confronté à des nuisances avec les Uber Eats. Il y avait des rassemblements, des gens qui parlaient fort, des bagarres parfois. Depuis l’arrêté qui leur a interdit de rester stationné au même endroit, ça va beaucoup mieux. On critique souvent, mais il faut savoir remercier quand ça bouge a lancé cet habitant. « Des villes nous demandent aujourd’hui comment nous avons fait juridiquement pour prendre cet arrêté. Limoges sert d’exemple », s’est félicité Émile Roger Lombertie.

2 Champ-de-Juillet. « J’habite depuis six ans au Champ-de-Juillet. Je le vois dépérir, ça deale sous nos fenêtres. Alerter la ville, je ne fais que ça, rien ne se passe. »

Le directeur de la sécurité publique à Limoges, Cyril Sarlin, aassuré œuvrer chaque jour sur ce dossier.On a élagué les arbres sur la piste routière, pour voir avec quatre caméras supplémentaires ce qui se passait. On intervient régulièrement, mais en France, la loi est permissive. Quand il n’y a pas d’infraction caractérisée, on ne peut rien faire. Sur la base d’un arrêté municipal, nous avons maintenant la possibilité de harceler ces gens. La police interpelle, après c’est à la justice de faire son travail. »

« En gros, vous ne pouvez rien faire ! Le Champ-de-Juillet est devenu dégueulasse ! À un moment, ce que vous dites n’est pas une réponse, ça devient l’enfer pour les riverains ! », a résumé une autre personne excédée.

3 Le Conti, cible des riverains de l’avenue Garibaldi. « Il y a du bruit et des deals dans la rue, devant cet établissement », s’est plaint un habitant. « Ce bar est une plaie, a reconnu Cyril Sarlin. On a demandé sa fermeture administrative. On attend la réponse du préfet. À cet endroit de l’avenue Garibaldi, et ailleurs, des femmes sont haranguées dans larue, il y a plein de problèmes, nous en sommes conscients. C’est pour ça que le maire a supprimé déjà la terrasse de ce bar, on a mis quatorze PV à cet établissement rien que cette année.

4 Des caméras. Des riverains ont exprimé leur exaspération face à la dégradation du quartier Carnot. Le directeur de lasécurité publique a annoncé qu’il y aurait « 350 caméras à Limoges d’ici 2026. À Carnot, on a la fibre, il n’y a plus qu’à poser les caméras. On pourra bientôt surveiller, avant le premier trimestre 2025, toute l’avenue Garibaldi, jusqu’au Berrichon. C’est un quartier que l’on prend en considération. »

5 L’échafaudage rue de la Boucherie. « Tant que ce n’est pas réglé sur le plan juridique, on ne peut malheureusement rien faire », a avoué le maire, expliquant être lui aussi ennuyé par cette situation.

6 Cinq bars trop bruyants. Plusieurs habitants ont pris la parole pour dénoncer des bars trop bruyants à Limoges. Dans le viseur : La Dalle en Pente et L’Insolite cours Jourdan, le Sikaru place Manigne, L’Atelier rue du Maupas, Le Bout du monde rue Haute-Cité.

« Quand vous voyez les gens uriner, vomir sous vos fenêtres, vous êtes dans des zones de non droit », a lancé Patrick Mex-main, président du collectif Bien Vivre à Limoges. « Allez cours Jourdan, vous comprendrez ». « Nous ne sommes pas contre les restaurants, a résumé une habitante du quartier de la cathédrale, mais contre les nuisances sonores qui commencent à 23 heures et qui vont jusqu’à 2 heures, voire 5 heures grâce à des dérogations que vous avez accordées. On vit un enfer. La clientèle crie, hurle sous nos fenêtres. »

7 La réponse des tenants de bars et de la mairie… Le président de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), Mathieu Guérin, a pris la parole. « Cinq terrasses posent problème à Limoges sur 300. 295 établissements travaillent correctement. On a sorti au niveau national un guide du bruit. Les choses avancent. Je ne croispas que fermer ces bars à22 heures soit la solution. Unemajorité dele comprendrait pas. »

« Nous souhaitons une villedynamique et vivante, a expliqué le maire. Mais il faut respecter aussi le repos des plus vieux. Les Limougeauds disent parfois que Limoges, c’est vieux, salle et moche. Les touristes disent qu’elle est agréable. Il faut absolument trouver un juste équilibre et contrôlant régulièrement les heures de fermeture », a résumé le maire.« Trois bars ont fait l’objet d’une demande de fermeture.On peut également suspendre une autorisation d’avoir une terrasse. Mais il faut aussi comprendre que derrière ces terrasses, il y a des centaines d’emplois », a lancé Rémy Viroulaud, l’élu en charge descommerces.

8 La Friche en durée réduite ? Questionné à nouveau sur la Friche des ponts, comme lors d’un précédent conseil de quartier, Rémy Viroulaud a annoncé que la durée de l’événement l’été « était trop longue. On va réviser très fortement le temps d’exploitation de la Friche. »

Fermeture des terrasses

Concertation dans le cadre du PLU Intercommunal.

Lien permettant de participer à la première phase de diagnostic.

https://plui.limoges-metropole.fr/

Friche des ponts

Une réunion de quartier houleuse a eu lieu mardi soir à Limoges, en présence d’élus de la Ville

Le Populaire du Centre, Jeudi 7 novembre 2024. Franck Lagier.

« La Friche des Ponts, c’est invivable »

Lors d’une réunion de quartier avec des élus de la ville de Limoges, des habitants ont exprimé leur exaspération à cause des nuisances sonores causées par la Friche des Ponts et ont demandé à la municipalité des actions concrètes.

Les conseils de quartier sont un bel exercice de démocratie participative. Avec tout ce que cela implique pour les élus, confrontés aux remarques des citoyens parfois mécontents. Celui qui s’est tenu mardi soir à la salle Robert-Hébras, rue Bernart-de-Ventadour, consacré au secteur des Ponts, en était un bel exemple…

Le maire de Limoges, Emile Roger Lombertie, pris par d’autres obligations, a quitté la salle juste après son intervention liminaire et n’a pu assister à la séance de questions-réponses. Ce sont donc deux élus, Nadine Rivet et Vincent Brousse, qui ont été cueillis par l’exaspération de l’assistance sur un problème bien précis : la Friche des Ponts.

Depuis quatre ans, ces habitants jusqu’à présent discrets ont expliqué avoir pétitionné (130 signataires), alerté, téléphoné à la police pour dénoncer les nuisances sonores liées à la Friche mais aussi aux barbecues à proximité où, parfois, des airs de djembé et des enceintes portatives surpuissantes résonnent toute la soirée. « L’an dernier, le maire avait annoncé que la Friche n’aurait pas lieu avec les travaux sur les bords de Vienne. Elle a finalement eu lieu et elle a duré plus longtemps que les précédentes années ! Attention, nous ne sommes pas contre la Friche, ont martelé les participants, nous voulons juste que les riverains soient respectés. »

Et les participants de prendre l’exemple des Francofolies de La Rochelle ou de tout autre événement ponctuel. « Ils ne durent que quelques jours. Nous, c’est quatre mois, quatre jours par semaine en soirée ! La fête des Ponts, c’est le bazar aussi, mais ça ne dure qu’un week-end. Là, c’est un vrai festival en plein Limoges ! Il y a clairement rupture d’égalité avec les autres quartiers. Si on le déplaçait en plein square des Émailleurs, ça ne durerait pas dix minutes. Mais en bord de Vienne, vous l’acceptez ! »

« On a compris vos remarques »

Répondant au chef de la police municipale, qui a assuré avoir effectué il y a deux ans, des relevés sonométriques et ne pas avoir constaté d’infraction, les habitants ont évoqué l’effet caisse de résonance de la Friche des Ponts. « C’est chez nous qu’il faut venir ! J’ai relevé 75 décibels à 200 mètres du site de la Friche qui est fait ainsi : il y a d’un côté le mur qui réverbère, de l’autre la Vienne qui est un trampolino à ondes sonores et les arches du pont qui font comme une caisse de guitare. Cest juste invivable ! »

Les élus ont assuré qu’ils prenaient la problématique en compte, évoquant de futures études acoustiques qui seront effectuées par les services municipaux et ont promis de faire remonter le sujet au maire de Limoges. Dans l’assistance, seul un conseiller de quartier, âgé de 36 ans a offert une voix discordante. « Je vis dans le secteur, j’ai des enfants en bas âge. On dit que Limoges est enclavé, qu’il ne se passe rien. Cette Friche fait vivre la ville, des commerçants. Je vous rappelle que vous habitez en ville ! Si vous voulez du calme allez vivre à Boisseuil » « Honteux’. », ont rétorqué des riverains excédés.

C’est finalement le directeur de la police municipale qui a sifflé la fin du débat. « On tourne en boucle. On a compris vos remarques. Tout a été noté. C’est un souci qui est compris, qui n’est pas nié. Vous serez impliqué dans le traitement de ce sujet » a assuré Cyril Sailin.

En partant, chacun se rappelait les mots introductifs du maire de Limoges, Emile Roger Lombertie : « Pourquoi on a souhaité les conseils de quartier ? Pour que la population dise ce qui ne va pas ». Le message avait visiblement été bien reçu par les riverains des Ponts. Les riverains attendent désormais que l’édile entende le leur.